Les cérémonies du 11 Novembre 2023 se sont déroulées dans le jardin de l’ambassade de France. En effet depuis quelques années il était envisagé d’installer dans un angle du jardin de nouvelles stèles gravées aux noms des combattants des deux grandes guerres. C’est maintenant chose faite.

Cette année, en plus des autorités militaires habituelles, des représentants des diverses associations civiles et d’une dizaine d’élèves du lycée français Charles Lepierre, nous avons eu la visite d’un groupe d’officiers et marins du « Beautemps Beaupré », bâtiment océanographique de la Marine Nationale, en escale à Lisbonne.

Madame l’ambassadrice a présidé aux cérémonies et à cette occasion a lu la lettre adressée par un poilu à son épouse, lors de la première guerre mondiale.

Après lecture des noms des combattants tombés pour la France et la sonnerie aux Morts, les divers officiels et associations ont procédé aux dépôts de gerbes, dont celle au nom de notre association.

La matinée s’est terminée par un vin d’honneur servi dans les jardins de l’ambassade, sous un soleil radieux.

Un peu d’histoire …

Le 11 Novembre commémore donc la signature de l’armistice de 14-18, rendant hommage à tous les civils et militaires tombés pour la France lors des conflits anciens ou actuels, ainsi que les victimes du terrorisme et d’opérations OPEX.

En 4 ans la première Guerre mondiale aura fait 18 millions de morts, dont 1,4 millions de français.

A travers ce Soldat Inconnu c’est la Mémoire de millions d’hommes qui est commémorée.

Mais comment le Soldat Inconnu a t-il été choisi ?

Le 9 Novembre 1920, 8 cercueils de soldats impossibles à identifier sont exhumés, tous en provenance des sites les plus touchés par le conflit. Ils sont déposés dans la citadelle de Verdun.

C’est le jeune caporal Auguste Thin, alors âgé de 21 ans, qui est désigné pour choisir parmi eux celui qui sera le Soldat Inconnu. Il choisira le 6º cercueil, en y déposant un bouquet d’œillets rouges et blancs. Il a été inspiré, dira-il, par le nombre 6, car il appartenait au 6º Corps, ainsi qu’au 132º régiment, dont la somme des chiffres totalise également 6.

Le 11 Novembre 1920 le cercueil est transféré sous escorte à Paris et placé en chapelle ardente dans la salle des Palmes, à l’intérieur de l’Arc de Triomphe. Le temps de terminer son caveau, il y sera veillé jour et nuit, jusqu’à son inhumation définitive le 28 Janvier 1921.

Deux ans plus tard le journaliste Gabriel Boissy lance l’idée de la Flamme du Souvenir, largement soutenu par André Maginot, devenu ministre de la Guerre. La flamme sera allumée pour la première fois le 11 Novembre 1923, par Maginot en personne, qui lui aussi avait perdu un fils au front. Depuis elle ne s’est jamais éteinte.

Chaque soir à 18H30, la Flamme est ravivée par l’association La France sous l’Arc de Triomphe, qui représente les centaines d’Associations d’Anciens Combattants à travers tout le pays.

Auguste Thin sera décoré de la Légion d’Honneur par François Mitterrand, il décèdera peu après en 1982.

Les corps des 7 autres soldats non identifiés ont été inhumés côte à côte à Verdun.

Désirant malgré tout lui donner un visage, L’association « Le visage inconnu » a compilé plus de 30.000 photographies qui, une fois traitées par informatique, ont permis de créer malgré tout « le » visage du Soldat Inconnu.

Le Soldat Inconnu Portugais

Les troupes portugaises ont elles aussi participé à l’effort de guerre. Le Corps Expéditionnaire Portugais part vers la Flandre en 1917. Il sera décimé lors de la Bataille de la Lys, où l’on comptera 10.000 morts et des milliers de blessés.

1831 soldats portugais sont enterrés à Richebourg, le seul cimetière militaire portugais en France.

En fait  il y a 2 Soldats Inconnus inhumés dans la Salle du Chapitre du Monastère de Batalha. L’un provient du front de Flandre, l’autre du front du Mozambique, où à cette époque les troupes portugaises étaient également engagées contre les allemands.

Ils sont veillés en permanence par une garde d’Honneur et par la « Flamme de la Patrie », lampe à huile qui brûle jour et nuit.

Au chevet de ces tombes a été installé « Le Christ des tranchées »,  imposante sculpture en bois, rescapée d’un village des Flandres entièrement bombardé, près de Neuve Chapelle. Ce Christ a été donné par la France en 1958.